Un sérieux coup d'arrêt
Xavier Attout
Comme toute la Belgique, le petit monde de l’urbanisme, de l’immobilier et de la construction vit au ralenti ces derniers jours. La plupart des grands chantiers sont à l’arrêt, les enquêtes publiques sont suspendues ou reportées et les délais de traitement des demandes de permis de bâtir sont, depuis ce jeudi 26 mars, suspendus jusqu’à nouvel ordre en Wallonie. Un coup d’arrêt important pour un secteur dont l’activité battait son plein ces derniers mois. Et dont la plupart des indicateurs étaient au vert.
La reprise économique et urbanistique comporte pour l’heure son lot d’incertitudes. Personne ne sait encore prédire quand elle se matérialisera. Si le confinement se prolonge, nul doute en tout cas que la reprise sera compliquée pour les services Urbanisme des différentes communes du Brabant wallon. Aux demandes de permis en cours et à celles encore non-traitées, s’ajouteront toutes les nouvelles demandes. Embouteillages à prévoir donc.
L’autre élément à suivre de près concerne la manière dont chacun ressortira de ce confinement forcé. Il est évident que passer ses journées dans sa villa quatre façades et son grand jardin entraine une perception différente de la situation que lorsque l’on est coincé dans un étroit appartement sans balcon. A l’heure où la Wallonie ne cesse de marteler qu’il faut densifier le territoire et réduire l’étalement urbain, le coronavirus pourrait faire évoluer les réflexions de certains. De là à mettre un frein à la politique en vigueur depuis près de 15 ans ? De même qu’aux tendances de réduire la taille des appartements et de multiplier les espaces partagés dans un immeuble ? Ces questions semblent trop vastes à appréhender aujourd’hui mais pourraient néanmoins alimenter certains débats dans les prochains mois.

A lire également
Les articles les plus lus en 2021

Encore un peu de patience, la revue Espace-vie revient début juillet dans les boites-aux-lettres des abonnés ! D’ici-là, n’hésitez pas à redécouvrir ci-dessous une sélection des articles les plus lus en 2021.
Les recours, ce sport national

Février 2022 – Subir les affres d’un recours devant le Conseil d’État ou d’une autre autorité administrative pour s’opposer à un projet urbanistique est pratiquement devenu un passage obligé pour tout développeur digne de ce nom. Une donnée qui est aujourd’hui intégrée comme une fatalité.
Pour d’autres perspectives

Juillet 2021 – La rue. C’est là où tout a commencé. C’est dans la rue que l’affirmation de la domination a pris tôt ses quartiers, par une propagande coloniale qui s’est attelée à occuper inlassablement les paysages, bâtis et mentaux.

Mai 2021 – Appelant à une maitrise de notre consommation foncière, le zéro artificialisation mène aussi à une maitrise du devenir de nos territoires, bâtis et imaginaires. C’est du moins ce qu’ont révélé les résultats des Arènes du Territoire, mises en oeuvre par les huit Maisons de l’urbanisme et le SPW, présentés lors de la plénière de clôture du 19 avril.
Quatre façades, un retour à contresens

Mars 2021 – Des envies d’ailleurs. D’une grande maison. D’un beau jardin. D’oiseaux qui chantent. De calme et d’air frais. Si le Covid bouscule les habitudes et donne à réfléchir sur le monde de demain, il perturbe également particulièrement les urbanistes et autres experts en aménagement du territoire.
Au temps de la famine temporelle

Janvier 2021 – L’aménagement du territoire ? Pour qui et pourquoi ? C’est sous ce diptyque interrogatif que s’ouvre, en juin 1989, le premier Espace-vie. Un numéro 0 qui, dès son éditorial, amène tout de go l’enjeu d’un urbanisme participatif : pour qui et pourquoi ?