L'éveil 

Texte : Bénédicte Dawance

Se loger, travailler, se divertir, se mouvoir… converser, se promener… se poser, s’insurger… sont autant d’actions et d’états qui façonnent notre territoire et la perception que l’on s’en fait. « Faire territoire » relève d’une démarche individuelle et collective. Les motivations individuelles d’une part, le « faire territoire collectivement » d’autre part. C’est là une invitation à conscientiser l’impact de nos choix sur le bien-être et la liberté des autres, mais aussi à préserver les ressources de notre territoire. Le tout au travers des regards portés, des informations captées et des idées échangées. En bref : par l’éveil. L’éveil aux enjeux et l’éveil aux nécessités d’agir.

Éveiller constitue un fondement de la mission des Maisons de l’urbanisme. Un ADN partagé entre la connaissance, la transmission et la culture.

Parmi nos axes de travail, s’en détache un qui entre particulièrement en écho vis-vis d’une posture de l’éveil, celui de la jeunesse.

Ce numéro d’Espace-vie propose un regard dans le rétroviseur sur une de nos activités phare : les ateliers-animations dans les écoles. Initiée à la demande la Wallonie, ils ont d’années en années permis d’éveiller les 10-12 ans aux principes-clés de l’aménagement du territoire. Si les phénomènes questionnés au travers de ces animations ne sont pas nouveaux pour la plupart, leurs intensités et leurs conséquences nous forcent de passer de l’observation à l’action. Ils font et feront le quotidien du jeune public. Notre époque est le témoin des premiers balbutiements de l’action sur le territoire oeuvrant pour plus de résilience, de durabilité et se détachant des acquis des décennies précédentes. Nos actions avec le jeune public permettent, humblement, de les embarquer, à tout le moins les éveiller à ces questionnements en les plaçant comme acteur et partie prenante dès aujourd’hui.

Partie prenante, ils le sont déjà bien évidemment! C’est ce que notre regard porté sur l’aménagement des cours d’école nous invite à décoder. Ces cours de re-création : ces espaces où nos jeunes passent, en période scolaire, près d’un tiers de leur temps, ces espaces vecteurs de sociabilité et d’inclusion, où se relèvent les défis d’éveil des sens, de la créativité et de bien-être, mais aussi les défis environnementaux et de participation.

L’axe jeunesse se décline également dans notre Maison de l’urbanisme auprès du public ados. Questionner leur appréhension du territoire, leurs représentations, leurs voeux et leurs engagements sera au coeur de prochains ateliers. Ajoutées aux multiples activités portées par notre Centre culturel, l’axe jeunesse se renforce bel et bien comme priorité pour notre territoire du Brabant wallon.

© Marco Paulo