Le tournant
Texte : Bénédicte Dawance
Les semaines à venir pourraient annoncer pour tous les citoyens et acteurs wallons, un tournant dans nos pratiques et nos manières de concevoir, d’utiliser et de gérer notre territoire. En effet, le projet de schéma du développement du territoire (SDT pour les intimes) est soumis à l’enquête publique du 30 mai au 14 juillet prochain.
Durant cette période, toutes et tous sommes invités à émettre nos avis et formuler nos remarques sur ce projet de texte adopté en mars 2023 par le Gouvernement wallon. Aux remarques de l’enquête publique, s’ajouteront divers avis qui seront collectés, analysés et intégrés dans une version soumise à une approbation définitive attendue dans les prochains mois. Pour être complet, citons que le Code du Développement Territorial est lui aussi en révision. Le Gouvernement wallon a approuvé en 2e lecture sa réforme. Les deux révisions sont intimement liées.
Le SDT, c’est déjà une longue histoire. Rappelons-le : une première version en 2014, reprise en 2019 pour ensuite être à nouveau sur les claviers en 2023. Le SDT est l’outil qui fixe pour l’ensemble du territoire wallon la stratégie de développement territorial : 3 axes, 20 objectifs, des principes de mise en oeuvre, des mesures de gestion et de programmation, une structure territoriale. Un article dans ce numéro vous énonce les principaux éléments de contenu du document. Retenons que celui-ci remplacera(it) un document vieux de plus de 20 ans ! C’est dire s’il est devenu essentiel d’actualiser les balises de l’aménagement de notre Région.
Si on doit retenir le levier capital que cette révision devrait activer, c’est bien celui permettant la réduction de l’étalement urbain. Une ambition que l’on voit paraître dans les textes et les discours depuis bien longtemps, mais qui n’a jamais pu se voir traduite en objectifs opérationnels et mesures concrètes. Passer de l’ambition à l’action, c’est ce que ce document de référence escompte.
Et il est temps. Rien qu’en Brabant wallon, c’est plus de 110ha/an qui ont été, sur la période 2010 à 2020, utilisés pour la fonction résidentielle au détriment des espaces non artificialisés : espaces agricoles, naturels… Ceux-là même qui requièrent nos soins pour maintenir la biodiversité, gérer les eaux pluviales – inondations et sécheresses, assurer la fonction nourricière ou encore maintenir notre patrimoine paysager. La sobriété et l’optimisation foncière, deux termes qui seront rapidement intégrés au discours ambiant, s’invitent immanquablement dans tous les programmes d’aménagement de territoire, ici comme ailleurs. Il ne sera pas évident d’y parvenir. C’est pourtant devenu un incontournable. Car le tournant, c’est maintenant.

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