La quête de places
Texte - Xavier Attout
Wavre, Waterloo, Braine-l’Alleud ou encore Ottignies. La plupart des grandes villes du Brabant wallon souhaitent aujourd’hui aménager une place au coeur de leur centre-ville. Un espace qui ferait office de lieu de rassemblement, de lieu de célébration, de lieu festif voire de lieu symbolique. Une quête bien dans l’air du temps. Bon nombre d’édiles communaux souhaitant désormais développer des villes apaisées où la mobilité douce est plébiscitée.
Si les intentions sont bien présentes, leur concrétisation est bien plus aléatoire. Au final, ces dernières années, seule Nivelles a réussi en Brabant wallon à se doter d’une Grand- Place qui vaut le détour. Et ce, au prix toutefois de nombreuses polémiques, recours et autres craintes de riverains et commerçants. Des griefs qui se sont envolés aujourd’hui, vu la réussite de cette transformation.
Outre l’amélioration de la qualité de vie, l’aménagement de ces places centrales se traduit également par une quête d’identité. Car il s’agit aussi d’une manière de définir ses ambitions, sa vision de la société voire ses axes politiques. À ce titre, en constatant le paysage actuel, il ne fait aucun doute que les priorités ont été mises ailleurs ces dernières années en Brabant wallon.
Si la place de village a longtemps été considérée comme le lieu central, l’urbanisation toujours plus grande des villes et villages de même que le manque d’aménagements structurels ont entrainé un grand vide en la matière. Rattraper les erreurs du passé et, surtout, vivre avec son temps semblent être les nouveaux leitmotivs. Diminuer la présence de la voiture dans ces centres-villes et réorienter le trafic vers des axes secondaires seront les corollaires de cette réussite.
Reste que ces beaux discours ou plans d’aménagement devront maintenant être suivis de réalisations concrètes. Et c’est là que cela pourrait coincer. Certains commerçants ou riverains étant encore craintifs devant ce changement de paradigme. Même les nombreux exemples belges et étrangers ne suffisent parfois pas à démontrer l’évidence de ces aménagements.
Outre l’amélioration de la qualité de vie, l’aménagement de ces places centrales se traduit également par une quête d’identité. Car il s’agit aussi d’une manière de définir ses ambitions, sa vision de la société voire ses axes politiques. À ce titre, en constatant le paysage actuel, il ne fait aucun doute que les priorités ont été mises ailleurs ces dernières années en Brabant wallon.

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