« Je souhaiterais que l’on explique davantage l’utilité de nos actions »
Laurent Dauge est le nouveau directeur de l’intercommunale in BW. Spécialiste en gestion de l’environnement et bien connu dans certains cercles de la province, il entend s’inscrire dans la continuité d’une machine bien huilée.
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Texte : Xavier Attout - Photo : in BW

Après Léon André, Marcel de Meurichy, Claude Pasture et Baudouin le Hardÿ de Beaulieu, Laurent Dauge est depuis mi-juillet le cinquième directeur de l’intercommunale in BW. Il pilote un paquebot désormais actif sur plusieurs terrains de jeu (développement économique et territorial de même que gestion des déchets, des eaux et d’un crématorium) et dont les défis restent nombreux. Une structure qui est également l’un des acteurs majeurs du Brabant wallon. Influent. Puissant. Incontournable. Reste à voir si Laurent Dauge s’inspirera, comme ses deux derniers prédécesseurs, de la méthode forte pour se faire entendre et respecter ou s’il choisira une autre voie. Cet ancien directeur de la branche wallonne de Renewi Belgium (Mont-Saint- Guibert) dispose en tout cas d’un important réseau en Brabant wallon. Un atout qu’il entend faire fructifier rapidement.
1/ Une vie entre Mons et Charleroi
Né à Mons avant de prendre à l’âge de six mois la direction de Charleroi pour suivre la destinée professionnelle de son père, ingénieur métallurgiste, Laurent Dauge (53 ans) a passé son enfance dans la cité carolo. Ses études le poussent à revenir dans la cité du Doudou pour y suivre son cursus d’ingénieur civil des mines à Polytech. Il ne quittera alors plus Mons, où ce père de deux (grands) enfants habite toujours. « J’ai la chance de connaitre Charleroi, Mons et le centre du Brabant wallon comme ma poche. Mes amis d’enfance vivent toujours à Charleroi, mon réseau professionnel est en Brabant wallon et à Mons se croisent famille et amis. J’ai toutefois une grande connaissance du Brabant wallon et de ses enjeux. »
2/ Un quart de siècle dans la sablière
La carrière de Laurent Dauge est assez linéaire. Il termine ses études en 1993 avant d’être engagé chez Page Group, une filiale de Cockerill Sambre, pour s’occuper du volet environnement et énergie. Il passe ensuite pendant deux ans dans un bureau d’études à Gosselies, travaillant sur des programmes de production d’énergie renouvelable. Son client, CETEM, qui est basé dans la sablière de Mont-Saint-Guibert, le choisira ensuite pour appliquer sur le terrain le fruit de son travail. « Cela concernait la production d’énergie renouvelable et la mise en place d’une centrale de biomasse. Prendre la tête de cette société à 27 ans était un beau défi. Je suis finalement resté pendant 29 ans et ce malgré les rachats, fusions et changements d’actionnariat. » C’est notamment là-bas qu’il développe ses capacités de management prenant la tête des départements régionaux de Shanks et de Renewi. « Postuler à la direction d’in BW représentait un beau défi. J’ai collaboré à de nombreuses reprises avec l’intercommunale. La diversité des métiers était un volet qui m’intéressait au plus haut point. Je prends la tête d’une structure parfaitement en place, avec une équipe de directeurs et un personnel très expérimentés. C’est rassurant. »
3/ Apporter sa touche personnelle
Développement économique et territorial de même que gestion des déchets, des eaux et d’un crématorium : les métiers historiques d’in BW sont connus. Avec une expertise reconnue dans chacun de ces domaines d’action. Un nouveau plan stratégique est en cours d’élaboration pour la période 2023-2025. L’occasion pour Laurent Dauge d’y apporter déjà sa vision et sa manière de travailler, qu’il veut avant tout transversale. « Nos métiers sont différents mais il est nécessaire de déployer une vision globale. Nos fondamentaux devront tourner autour de trois volets : climat, énergie et ressource. Notre rôle sera de poursuivre dans l’innovation. Utiliser les déchets pour créer de l’énergie sera par exemple incontournable. Trouver des nouvelles ressources en eau – nous y travaillons déjà – pour garantir les besoins. On peut aussi évoquer le fait d’adapter nos parcs d’activités économiques à la transition durable, de favoriser le rachat de sites désaffectés pour lutter contre la raréfaction du foncier économique ou encore d’étudier la thermographie pour favoriser la rénovation du bâti. Sans oublier l’assistance aux communes qui sera renforcée. Nous ne pourrons être actifs sur tous les plans. Il faudra donc déterminer notre champ d’actions. »
Et la touche personnelle ? « J’aimerais bien que l’on apporte davantage de vulgarisation dans nos actions. Il est important d’expliquer au plus grand nombre le sens de nos démarches et l’utilité de nos actions. »
4/ Tennis et marche en montagne
S’il court après la forme suite à une vilaine blessure à la cheville encourue l’an dernier, Laurent Dauge reste un grand sportif. « Et ce malgré les apparences », sourit-il. Il a arpenté les terrains de football durant toute sa jeunesse avant de se tourner vers le tennis, où il grimpera à un niveau plus que correct (B2). « Je joue encore les interclubs mais ne fais plus de tournoi, ce qui me fait descendre d’un classement chaque année », sourit-il. Une passion qu’il pourra en tout cas partager avec son président Christophe Dister (B0), toujours particulièrement affuté sur ce plan. Pour le reste, c’est un grand amateur de city trip, de lecture – romans historiques et ouvrages scientifiques – de même que de marche en montagne. « Le défi sportif est exaltant. Et puis cela permet de se vider la tête. »
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