Des rampes vers la convivialité

Dans plusieurs communes du Brabant wallon, les jeunes revendiquent la création de skate-parks où ils pourront pratiquer des acrobaties en skateboard, mais aussi en BMX, rollers ou trottinette. Si les communes brabançonnes entament régulièrement des débats sur l’opportunité de créer de telles infrastructures, leur principale préoccupation est de maintenir l’équilibre entre une certaine forme de contrôle social, nécessitant que les installations ne soient pas trop isolées, et la tranquillité des riverains.
Ainsi, la Commune de La Hulpe a installé une piste éphémère cet été. Au vu de son succès, l’éventualité d’une structure permanente a été évoquée au sein du Collège communal. Mais en l’absence de terrain propre à la commune et étant donné le prix du foncier, la question budgétaire est cruciale. « Je réfléchis à l’installation durable, mais néanmoins limitée dans le temps – on parle ici en années – en zone agricole », confie Xavier Verhaeghe, échevin à la fois de l’Aménagement du Territoire et de la Jeunesse.
À Braine-l’Alleud, pour éviter les rassemblements propices à la propagation du Covid, à la grande déception des jeunes Brainois qui fréquentaient le skate-park à quelques minutes de la gare, la Commune avait démonté la plupart des rampes qui le constituaient. Mais à la mi-septembre, les modules ont été réinstallés, grâce aux subsides octroyés par la Région wallonne.
Des subsides régionaux et provinciaux
Les autorités communales désireuses d’installer ou de rénover des skate-parks sur leur territoire peuvent en effet faire appel à des subsides régionaux et provinciaux. En 2021, la Province a octroyé une subvention de 30.000 euros à la Commune de Villers-la-Ville pour la construction d’une telle installation. Par ailleurs, cet été, la Commune de Rixensart et la Ville de Jodoigne ont aussi introduit des demandes de subsides auprès de la Province. De son côté, dans le cadre du Décret du 3 décembre 2020 relatif aux infrastructures sportives, la Région wallon peut également accorder une subvention à l’aménagement d’un skate-park conforme aux normes fixées. Le taux de base de l’intervention régionale est fixé à 50 %, mais il peut être porté à 70 % si un programme d’animation de l’infrastructure et la création d’un conseil des utilisateurs regroupant des responsables politiques et administratifs communaux ainsi que des habitants du quartier ou des futurs utilisateurs sont mis en place.
Le skatepark d’un peu plus de 500m² en béton lissé, inauguré début septembre à Louvain-la-Neuve, a bénéficié de cette enveloppe. La Ville en a confié la gestion au Centre Sportif Local Intégré des Coquerées. Accessible gratuitement, il permet tant aux débutants qu’aux sportifs confirmés de pratiquer leur art depuis juin dernier. Par ailleurs, deux projets ont été évoqués avec les responsables communaux de Braine-L’Alleud, pour le remplacement du skate-park existant, et ceux de Waterloo, où un nouveau projet est à l’étude.
Cela nous apprend le respect des autres et la patience
Les skate-parks permettent de reconnecter les jeunes à l’espace public et au territoire. Kristian Sawko, animateur bénévole de la MJ Le Prisme à Braine-l’Alleud, souligne toute l’importance de tels lieux et rappelle que pendant des années, chaque année en septembre, les jeunes soutenus par l’AMO Color’Ados organisaient un évènement en partenariat avec les Maisons de Jeunes et la commune de Braine-l’Alleud. « J’adore faire du skate-board, mais j’aime aussi admirer les autres réaliser des figures. Les skate-parks sont des endroits où on peut faire des rencontres, parler, partager notre passion, que l’on fasse du skate, du BMX ou de la trottinette. Comme on ne peut pas tous les pratiquer en même temps pour des raisons de sécurité, cela nous apprend le respect des autres et la patience. »