Re-Habi(li)ter

Texte : Bénédicte Dawance

Re-habi(li)ter : notre fil rouge en 2023. Un mot qui aura été revisité pour l’occasion. Au travers de nos actions, nous posons un regard à 360° sur cette thématique qui couvre à elle seule une multitude d’enjeux rencontrés dans le Brabant wallon. Regardons-y de plus près. Si « réhabilitation » est pour beaucoup d’entre nous synonyme de « rénovation », il serait réducteur de s’arrêter là car le sujet soulève de toute évidence des enjeux territoriaux, sociétaux et environnementaux.

Je vous propose trois regards.

Le premier : jetons un oeil sur le préfixe ‘RE’ qui signifie réitération ou encore renforcement. C’est bien le regard sur la valorisation de l’existant, du « déjà là » qui est convoqué : sites à restaurer, friches à assainir et à recomposer, centralités à revitaliser et à renforcer.

Le second : un regard sur le RE-HABITER qui nous invite à repenser nos manières d’habiter via le sens et les formes. Le sens pour le lien aux modes de production de logements consuméristes dans bien des cas, mais aussi le lien d’attachement au terroir. Les formes de l’habitat pour les innovations à encourager vers des modèles résidentiels économes en espace, modulables et évolutifs.

Le troisième : HABILE-HABILITER. Être, rendre « habile » et permettre à chacun d’être en capacité d’agir sur ses choix d’habiter. On soulève ici l’accès au logement ou encore les entraves et les opportunités de transformation.

Parler de RE-HABI(LI)TATION, c’est donc envisager une vaste toile de regards croisés. Dans ce numéro, vous découvrirez dans quels termes la réflexion sur la re-habi(li)tation se pose en Brabant wallon. On fait la corrélation avec l’évolution de la population et de ses besoins qui bouleversent(ront) le devenir du parc bâti existant. On regarde les freins et paradoxes qui rendent difficile l’action sur le tissu pavillonnaire. On interroge nos résistances aux changements. On ouvre les yeux en montrant le panel d’interventions architecturales envisageables. On fera aussi écho aux démarches vers les citoyens pour questionner les enjeux de la re-habi(li)tation.

Cette réflexion ne s’envisage pas seule. La transdisciplinarité s’invite ici aussi. C’est la raison pour laquelle nous travaillons en partenariat avec l’Institut Culturel d’Architecture Wallonie-Bruxelles. L’Institut installe cette année ses valises en Brabant wallon pour explorer les « réappropriations ». Une approche spatiale et architecturale qui nourrit la culture de l’habiter en Brabant wallon.

Envie de découvrir et prolonger le sujet ? Nous vous donnons rendez-vous le 9 novembre à 20h à Court-Saint-Étienne pour la conférence RE-HABI(LI)TER. Ce moment, organisé en partenariat, sera l’occasion d’entendre et partager réflexions et idées, et de s’alimenter des réussites d’autres territoires. Bénédicte Dawance

© Marco Paulo